Versoix soutient un projet pour défendre les droits des communautés kichwa
Chaque année, la Ville de Versoix soutient des projets d’aide au développement. En 2023, à travers son accord-cadre avec la FGC (Fédération genevoise de coopération), elle a contribué au projet de défense des droits des communautés Kichwa du Pérou à hauteur 25'439 francs.
Depuis plus de 50 ans, le bassin du Rio Tigre, situé au nord-est de l’Amazonie péruvienne, près de la frontière équatorienne, subit les conséquences d’une exploitation pétrolière provoquant des atteintes à l’environnement, essentiellement à travers une pollution des eaux et du déboisement. Celles-ci affectent directement les populations locales, en particulier les quelques huit mille autochtones de la communauté kichwa : ils vivent en étroite relation avec le milieu naturel qui les entoure et dépendent en grande partie de la chasse et de la pêche pour subvenir à leurs besoins.
Le projet soutenu par le MCI (Mouvement pour la coopération internationale), l’une des organisations membres de la FGC, consiste à soutenir et renforcer sur le plan institutionnel la Fédération des communautés natives du Haut-Tigre (Feconat): cette fédération a mis sur pied un programme de surveillance écologique de la région et, plus globalement, elle lutte pour la défense des droits et de l’environnement des Kichwas. Cinq dirigeants indigènes, appuyés par une équipe technique, sont chargés d’un travail de plaidoyer auprès du gouvernement péruvien afin qu’il applique les accords conclus au cours des dernières années, visant un développement durable des communautés.
Pour documenter et dénoncer de manière crédible les atteintes à l’environnement, la Feconat forme de jeunes autochtones qui deviennent des «surveillants écologiques», en s’appuyant notamment sur les nouvelles technologies de l’information (smartphone, réseaux sociaux). Actuellement onze surveillants sont opérationnels : lorsqu’ils apprennent l’existence d’activités illicites, par exemple une fuite de pétrole dans l’environnement, ils quittent leur communauté à pied ou en pirogue et se rendent sur place. Ils documentent ce qu’ils découvrent en prenant des photos, des vidéos et des points GPS avec leurs smartphones.
Les actions entreprises par la Feconat depuis 2011 portent leurs fruits. Sur la base du travail des surveillants écologiques, l’État péruvien a reconnu l’ampleur des dégâts et tente d’y remédier. De premières mesures ont été prises, notamment dans le domaine de l’accès à l’eau potable et du nettoyage des sites pollués. Des stations de traitement des eaux ont été installées dans certaines communautés et les sites à dépolluer en priorité ont été identifiés. Les dirigeants de la Feconat doivent pourtant continuer leur travail de lobbying et de plaidoyer pour garantir une mise en œuvre effective de mesures de développement et garantir l’accès aux services de base (santé, éducation, eau potable) à l’ensemble des communautés.